Quand vérifier sa pression ? Avec quoi ? Où ? Pour quel budget ? Tout ce qu’il faut savoir pour rouler avec des pneus à la bonne pression

Moteur, suspensions, freins… tous les éléments qui constituent une moto sont importants pour son fonctionnement et méritent qu’on les entretienne avec soin. Mais les pneumatiques doivent rester la priorité absolue pour la simple et bonne raison qu’ils forment le seul lien entre la moto et la route. Outre une vérification régulière de l’usure de ses gommes, il est primordial de contrôler leur pression. Pourquoi ? À quelle fréquence ? Comment ? Et à quel prix ? On fait le point.

CONTRÔLER LA PRESSION DE SES PNEUS MOTOS

Le rôle de la pression

Un pneumatique est conçu pour rouler avec une certaine pression en fonction de la moto sur laquelle il est monté. Cela garantit un fonctionnement optimal que ce soit en termes d’adhérence, de retour d’informations, de maniabilité, de mise en température, de longévité, de régularité de l’usure…

Surtout, une pression inadaptée peut être la source de nombreux problèmes. Qu’elle soit trop haute ou trop basse, la pression inadaptée est à l’origine d’une moins bonne tenue de route, de distances de freinage accrues, d’une surconsommation de carburant, d’un confort en baisse, d’une usure prématurée et peut aller jusqu’à un éclatement. C’est donc un vrai point de sécurité.

Rouler avec la pression préconisée permet d’éviter de nombreux problèmes

Et contrairement à la croyance de certains, un pneu sous-gonflé, donc avec une plus large empreinte au sol, n’améliore pas l’adhérence. Cela a surtout pour principaux effets d’alourdir la direction et de provoquer un échauffement excessif des gommes qui peuvent alors éclater. À l’inverse, le sur-gonflage va empêcher le pneumatique de monter correctement en température et donc amener plus de risques de glissade.

Si la pression des pneus n’impacte pas les vibrations de la moto, elle peut avoir des effets sensibles sur les guidonnages et le shimmy ainsi que des effets importants sur le louvoiement.

Fréquence de contrôle

On l’a bien compris, un pneu mal gonflé présente de nombreux risques. Et comme la pression baisse naturellement avec le temps, il est important de contrôler régulièrement celle-ci. D’autant plus que l’opération est à la portée de tout le monde.

Les manufacturiers préconisent de procéder à un contrôle de la pression des pneumatiques tous les 1.000 kilomètres sur un deux-roues motorisé, ou surtout toutes les deux semaines. Car même une moto entreposée voit ses pneus perdre de la pression. Il convient également de la faire avant chaque long trajet, ne serait-ce que pour s’assurer qu’aucun pneu n’est affecté par une crevaison lente.

Et pourtant, d’après les études, 75% des motards ne vérifient pas leur pression régulièrement (c’est à dire au moins une fois par mois).

Quelle pression pour quel pneu ?

Chaque moto est homologuée pour être équipée d’une certaine taille de pneumatiques avec un indice de charge précis. Le constructeur détaille d’ailleurs sur la moto elle-même, le plus souvent sur le bras oscillant, les valeurs à respecter pour la pression du pneu avant et du pneu arrière selon que l’on pilote en solo ou en duo avec un chargement.

Il suffit donc de se reporter à cette étiquette ou au manuel utilisateur pour appliquer la pression recommandée par le fabricant. La pression y est indiquée soit en Bar, soit en Psi.

1 BAR = 14.5 PSI

1PSI = 0.0689 BAR

On peut dire de façon générale que pour un usage sur route, la pression doit être de 2.5 bars à l’avant et 2.7 bars à l’arrière pour une moto de moyenne cylindrée. Cette pression peut passer à 2.7 et 2.8 bats pour des motos lourdes et a contrario à 2 pour des 125. Ces pressions sont toujours baissées pour un roulage sur piste et peut-être par exemple de 2.1 à l’avant et 2.3 à l’arrière (quand on est à 2.5/2.7 sinon).

A chaque manipulation de la valve, on peut laisser échapper un peu de pression. On veille donc à viser un petit peu plus que juste la pression visée.

En cas de changement de pneus sur la moto, il est important d’opter pour un train de pneumatique présentant les mêmes caractéristiques

Comment et où contrôler ?

Lorsque l’on possède une moto moderne équipée d’un indicateur de pression des pneus (TPMS), les contrôles sont facilités puisqu’ils sont directement réalisés par le système qui doit logiquement alerter l’utilisateur lorsque la pression est trop faible. Si la moto n’en est pas équipée, il existe aujourd’hui des kits adaptables dont les capteurs remplacent les bouchons de valve et qui communiquent les valeurs à un boitier ou via une application mobile. Simple à mettre en place et accessibles à tous les tarifs, il faut cependant prendre garde au poids des bouchons qui pourraient détériorer les valves à la longue.

La solution la plus simple reste donc d’utiliser un manomètre. Qu’il soit analogique ou numérique, le manomètre permet de s’assurer de la pression des pneumatiques de manière très simple puisqu’il suffit de l’installer sur la valve et de lire la valeur. Il offre également l’avantage de pouvoir être utilisé sur tous les types de pneus (vélos, autos…).

Electronique ou analogique, le manomètre est une solution économique pour le contrôle de la pression

Il est également possible de se rendre dans un centre d’entretien des véhicules, une station-service ou une station de lavage équipé d’un gonfleur. Il est alors possible de faire d’une pierre deux coups en contrôlant et regonflant en même temps.

⚠️ATTENTION CEPENDANT À NE PAS ALLER TROP LOIN POUR TROUVER UN GONFLEUR, CAR LA PRESSION D’UN PNEU SE LIT « À FROID ».⚠️

Lorsque le pneu monte en température, la pression augmente, avec un écart pouvant être de plus de 0.3 bars. Regonfler un pneu chaud serait donc contre-productif. Donc on limite les kilomètres, on roule tranquille ou on fait une pause de 15 mn à l’arrivée pour laisser le temps aux gommes de refroidir avant de vérifier la pression.

REGONFLER LES PNEUS

A froid

Comme pour le contrôle, le gonflage peut aussi bien se faire en centre qu’à domicile. Et encore une fois, le gonflage doit se faire à froid.

Manipuler la valve avec soin

On fera extrêmement attention à la manipulation de la valve lors du contrôle, surtout si la valve n’est pas coudée (ce qui est le cas sur la plupart des motos anciennes). C’est comme cela que j’ai abîmé la valve et là, une mèche ne répare rien du tout. Il faut aller changer la valve chez un concessionnaire, à condition que le pneu ne soit pas à moitié gonflé avec le risque de l’âbimer en allant jusqu’à destination.

Deux choix possibles : faire le tour des installations (Stations service, mécanos sympas etc …) autour de chez soi pour trouver un gonfleur en bon état gratuit qu’on pourrait vous prêter 5 mn.

L’autre possibilité est d’investir dans un compresseur pour réaliser l’opération chez soi. On trouve des compresseurs de toutes les tailles, de toutes les capacités et à tous les prix, allant même jusqu’au petit modèle portable et autonome reposant sur une batterie pour les gonflages d’urgence comme chez Chaft ou Xiaomi. Dans l’idéal, il faut se tourner vers un modèle qui sera capable de gonfler le pneu demandant la plus forte pression. Les pneus de vélo de route prennent par exemple jusqu’à 8 bars.

Les quincailleries ici ou les magasins de bricolage en proposent ainsi que les boutiques spécialisées dans les équipements de véhicules etc …

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