Essai réalisé par Nass Mohamed – CleanRider
Qui a dit que les motos électriques devaient toutes se ressembler ? Certainement pas Pursang en tout cas ! Et la jeune marque espagnole commence fort avec son joli flat tracker urbain et 100% électrique.

Il n’y a pas à dire : les espagnols savent y faire en matière de mobilité électrique avec des marques telles que Rayvolt ou encore Silence (entre autres). Et la dernière découverte en date, c’est cette Pursang E-Track. Une moto électrique équivalent 125 urbaine et très prometteuse, aux inspirations « flat track » bien exécutées.
La Pursang E-Track côté look : Flat Track et 100% carbone

« Pursang ». Voilà un nom qui ne me laisse pas totalement insensible. Les connaisseurs se souviendront d’une certaine Bultaco Pursang des années 70.
Et c’est justement elle qui inspire la jeune marque espagnole, visiblement portée sur le néo-rétro mais en plus original. Car la Pursang E-Track, comme son nom l’évoque, a tout d’une moto de flat track des temps modernes. Silhouette tout en longueur, pneus sculptés sur des jantes de 18 pouces à rayons, phare rond… Tout y est. Mieux, le modèle d’essai Special Fonder’s Edition s’habille de carbone laminé de bout en bout ! L’édition limitée à 24 exemplaires incarne parfaitement l’esprit vintage de la machine, entre selle marron et plaques latérales porte-numéros. Moto électrique oblige, le reste de l’engin est pour le moins minimaliste. Seules de petites ouvertures un peu partout font office de prises d’air, vers l’ensemble batterie / moteur.





Ce dernier est par ailleurs en position centrale, doublé d’une transmission secondaire par chaîne. De quoi permettre à la Pursang E-Track de conserver un côté « thermique » très appréciable. Une impression renforcée par le cadre et le sabot, sans oublier le bras oscillant en aluminium. Moto électrique oblige, l’équipement est à l’avenant. On retrouve donc un éclairage tout LED, un freinage combiné, ainsi qu’une construction générale et des finitions d’excellente facture. Et avec ses 1 437 mm d’empattement et 240 mm de garde au sol, elle a de l’allure. Pas de prise USB en revanche, ce qui nous surprend tout de même sur ce type de moto. Finalement, seul le petit logo en plastique sur le faux réservoir tombe un peu comme un cheveu sur la soupe 🍲. Je l’avoue, je chipote un peu. Passé ce détail, cette E-Track est incontestablement une moto électrique à la hauteur de ses ambitions premium.





Au guidon : confort et ergonomie
Proposée en configuration monoplace par défaut, la Pursang E-Track nous accueille sur une selle perchée à 815 mm. Une hauteur très accessible pour nos 1,80 m, le tout facilité par la finesse de la moto. Le guidon est plutôt large mais suffisamment cintré vers le pilote afin d’éviter toute posture inconfortable. La position est plutôt droite, le dos à peine engagé vers l’avant, ce qui est parfait pour des trajets quotidiens.
La moto électrique ne nous fatigue pas outre mesure, et se laisse emmener assez facilement dans la circulation urbaine. On notera tout de même un réglage un peu ferme des suspensions, suffisamment pour nous dissuader de quitter la route. Sous ses airs off-road, l’E-Track reste sans surprise une moto destinée aux urbains qui souhaitent sortir du lot. Reste qu’avec sa selle plus moelleuse quelle n’en a l’air, le flat tracker emmènera à merveille les motards en solo.





En matière d’ergonomie, cette Pursang E-Track embarque un bel écran TFT couleur très fonctionnel. Pas d’interfaces ultra high-tech, l’espagnole fait simple. Vitesse, autonomie, distance, mode de conduite sélectionné, fond noir ou fond blanc… Et c’est tout. Il n’y a certes pas besoin de beaucoup plus, mais un brin de fantaisie n’aurait pas été de refus. L’interface est claire et lisible, et les boutons au guidon très réactifs. Seule « curiosité » : un menu qui défile à la verticale, commandé par un bouton de sélection horizontal 🤔 . Jusque-là rien de dramatique. Sauf qu’il faut actionner vers la gauche pour descendre, et vers la droite pour monter, soit l’inverse du réflexe habituel. Pas tout à fait intuitif donc, mais une habitude à prendre au quotidien. Pas de feux de détresse non plus, et le démarrage requiert de serrer les leviers de frein (pas de pédale) + un bouton. Un peu comme sur un Peugeot e-Ludix !





Performances et autonomie : douce polyvalence
Vous l’aurez compris, l’ergonomie est correcte mais à parfaire. Les commandes nous sont par ailleurs familières, puisqu’il s’agit des mêmes pièces que sur les Zero Motorcycles. Des poignées chauffantes sont tout de même de la partie (Important à Maurice 🇲🇺 🤣). Côté performances, la Pursang E-Track s’appuie sur un moteur Bosch de 11 kW. Soit la puissance maximale autorisée de 14,75 ch, ce qui en fait une « vraie » 125. 3 modes de conduite Go (Standard), Cruise, et Boost (Sport) sont proposés. Un mode Crawl 🏊♂️ permet d’assister la moto vers l’avant ou l’arrière lors des manœuvres lentes. Loin des démarrages en trombe on/off caractéristiques de l’électrique, l’E-Track est plutôt linéaire ☹️. Difficile de se faire peur à son guidon, la moto invite à rouler tranquillement en ville. Heureusement, le mode Boost déploie tout le potentiel de la moto jusqu’à 115 km/h au compteur (contre 120 annoncés).





La Pursang E-Track peut donc nous emmener sur périphérique, départementales, et nationales sans souci. Pour l’autoroute, on évitera les longs trajets sur la voie de droite ou de gauche selon le pays (Et puis ici 🇲🇺 on est limité à 80 km/h partout en moto donc …) . L’ensemble est alimenté par une batterie de 7,2 kWh promettant 140 km d’autonomie en mode Go. En pratique, mode Go et éco-conduite assurent plutôt 105 km (A 🇲🇺 Maurice l’autonomie n’est pas un critère car notre pays est petit donc rangez cet argument dans votre Top case svp) . Un écart qui ne nous surprend plus, mais qui reste toujours quelque peu déceptif. Faute de batterie amovible, la recharge se fait via un câble de 2 mètres intégré à la moto. Celui-ci se cache astucieusement sous l’écope droite, mais n’est pas des plus simples à manipuler. La faute à une ouverture limitée de la trappe, qui ne facilite pas le déroulage et l’enroulage du câble. L’E-Track annonce 6 heures pour une recharge complète, et 70% en 3 heures. Sur ce point, la promesse est tenue ✅. À condition d’avoir une prise électrique à proximité, batterie non amovible oblige ☹️.




Pursang E-Track : 🇪🇺 13 700€ – 🇲🇺 RS 630 600
Ah et deux petits (?) détails. Côté freinage combiné : le répartiteur est assez sensible. Serrer le levier de gauche (arrière) entraînera une forte résistance à droite (avant). Un peu désagréable au début, mais il faut s’y habituer au fil des trajets. Le freinage est efficace mais demande un peu de dosage, surtout en l’absence d’ABS. Deuxièmement, transmission par chaîne et résonance générale font d’elle une moto très bruyante 🎶 ! Particulièrement pour une moto électrique, dont on s’attend à un certain silence de fonctionnement. En résumé, la Pursang E-Track est une moto électrique qui séduit essentiellement par son style. Soignée et caractérielle, elle s’adresse aux motards urbains qui privilégient la mise en confiance aux performances.
Du vrai carbone de partout, une allure qui ne passe pas inaperçue, et de la polyvalence. Mais alors, pourquoi prendre la peine de s’arrêter sur de petits détails ? Eh bien parce que cette Pursang E-Track, elle est vendue au prix de 🇪🇺 13 700€ – 🇲🇺 RS 630 600. Le tarif est donc plutôt élevé 😡 . L’E-Track n’a que quelques tout petits efforts à faire pour réellement incarner la machine premium promise par la marque.
Conclusion
Ce que je retiendrais plus que la moto perfectible encore bien entendu, c’est la preuve que l’on peut faire de belles machines électriques sans avoir l’impression d’un caddy avec guidon et batterie sous le faux réservoir. Alors oui comme vous le savez je suis inconditionnel du style FlatTrack mais, il est vraiment à constater que depuis quelques mois déjà , l’Espagne met en avant un savoir faire indéniable dans le design des véhicules 2 roues électriques (Plusieurs articles sur cela dans le [MC] Sunny Riders.
Elle n’est pas parfaite cette moto : Pas de connectique USB , pas d’ABS et d’autres petits manques mais ce n’est pas la vraiment l’important.
L’important est de voir qu’en y mettant de la volonté, de l’innovation artistique et surtout de l’envie, il est possible de nous faire voir le futur « moto » avec un esprit moins dubitatif qu’il y a peu encore. Je me mets à rêver 🧦 (Pas de rapport entre rêver et des chaussettes mais on peut rêver en chaussettes non ?) à une moto électrique « Bobber » ou « Cruiser » 😃 etc … On saura sous peu adapter aussi les formes des batteries pour les faire s’intégrer bien mieux dans un cadre moto. Le problème pour le design n’est pas tant la miniaturisation que les formes possibles.
Donc non ce n’était pas mieux avant c’était juste différent ! On va ouvrir notre esprit 🤯 , prendre un café ☕ et se remettre à rêver aux futures « Rides » motos (Pas les rides sur le visage on parle de ballades ici 😛) qui seront toujours bien là mais juste différents.
Ensuite pour qui a déjà essayé une moto électrique assez puissante , il sait le frisson 🚨 que de mettre la poignée dans le coin et la sensation immédiate de pousser son adrénaline au maximum. Par contre, apprenez à bien freiner car la puissance immédiate d’une électrique ne vous amènera qu’à l’hôpital si vous ne savez pas vous arrêter correctement.
Et n’oubliez jamais que ce n’est pas vous qui subissez le comportement des autres, mais vous qui devez agir en fonction des autres.
Bonne journée et Ride Safe ! ✌️

